Qui sommes-nous ?
Nous sommes un
Centre Africain
d’Humanisme, d’Intervention, d’Expertise et de Recherche Psychologiques
Humanisme
CAHIER-PSY comprend le concept « Humanisme » au sens africain du terme « UBUNTU ».
Si votre comportement au sens large du terme (agissements, pensées, prise de position ou opinion) est à la base d’une souffrance de quelque manière que ce soit (psychologique ou émotionnelle, physique, sociale, etc.) au niveau individuel, groupal, communautaire ou sociétal ; il vous manque de l’humanisme.
A ce niveau, l’objectif de CAHIER-PSY est d’Humaniser l’humanité dans un contexte purement africain de liberté (y compris la liberté d’expression), de droit de l’homme (y compris la protection de l’enfance), d’équité, d’égalité, de promotion du genre, de lutte contre les violences sexuelles et violences basées sur le genre, de promotion de la participation citoyenne dans la gestion de la chose publique, de médiation de conflits (y compris les conflits armés et violences intergroupes) ; ainsi que l’observation électorale.
Ceci implique une position de "voix de sans voix", de médiateur et de formateur-sensibilisateur.
Intervention
CAHIER-PSY assure des interventions de prise en charge psychosociale sur l’ensemble du continent africain.
Il vous permettra entre autres de trouver un pourvoyeur de soins de santé mentale et psychosociaux le plus proche dans votre région. Il peut aussi mettre à votre disposition une équipe d’intervention multidisciplinaire dans des contextes particuliers où le bien-être des populations est mis en danger sur l’ensemble du continent africain et dans sa diaspora.
Ici, l’objectif de CAHIER-PSY est de porter solution, par des moyens psychologiques, socioculturels et économiques, à des problèmes et souffrances individuels ou groupaux sur demande de partenaires dont les leaders et guérisseurs religieux, les leaders et guérisseurs traditionnels, les responsables d’écoles et institutions d’enseignement supérieur, les organisations non gouvernementales et les institutions gouvernementales. La demande peut se faire aussi de manière purement individuelle ou familiale.
Ceci implique des consultations psychologiques, des interventions psychosociales, des formations de rééducation et des formations socioprofessionnelles.
Expertise
CAHIER-PSY réalise des études et consultations psycho-légales ; des études commanditées, des formations et renforcement de capacités ; des recherches-intervention, des évaluations psychologiques, des rapports et bilans psychologiques, ainsi que la conception, suivi et évaluations des programmes d’intervention sociale, psychologique et de santé mentale.
Recherche
CAHIER-PSY assure la formation de chercheurs, l'approbation éthique de recherches en sciences humaines, sociales et de la santé (y compris en psychologie). Il conduit des recherches psychologiques dans une approche interdisciplinaire. Il assure la diffusion des résultats de la recherche à travers le Journal CahierPsy, des conférences, des colloques et congrès scientifiques Cahier-Psy, des publications non scientifiques par le Blog Cahier-Psy.
Psychologiques
Tout se fait en suivant le paradigme psychologique au sens le plus large possible du terme (le bien-être individuel, groupal et sociétal) selon la définition de la santé comme la comprend l’Organisation mondiale de la santé (OMS) :
Le concept de « santé mentale » est un concept valise pouvant désigner soit le fait qu’une personne se trouve en bonne santé mentale, soit qu’elle a des problèmes de santé mentale (Bloch, Chemama, Dépret et al.,1999, p. 331). Dans ce second sens, la santé mentale renvoie à la maladie mentale où la personne n’arrive plus à s’assumer. C’est ce que nous retrouvons chez Cooper qui, en retournant sur le concept de santé mentale, abondait dans le même sens : « La santé mentale telle que je la conçois, c’est la possibilité pour tout être humain de s’engager non seulement jusqu’au cœur de la folie, mais encore au cœur de toute révolution trouvant dans cette voie-là une solution à la préservation du moi. » (Bloch, Chemama, Dépret et al.,1999, p. 64). Et à Falret d’ajouter :
« On ne sait pas assez et l’on ne saurait trop répéter qu’on rencontre fréquemment, dans les familles et dans la société, des individus que l’on ne considère pas comme des malades, moins encore comme des aliénés, et dont la vie entière se passe, à l’insu de la plupart des personnes qui les entourent, dans un roule- ment successif de périodes d’excitation modérée et de mélancolie peu prononcée et qui sont en réalité atteints d’un degré évident, mais plus léger, de cette forme de maladie mentale. Ils continuent à vivre de la vie commune ou de la vie de famille, sans que l’on songe à les traiter comme des malades, bien loin de les considérer comme des aliénés et surtout de les faire enfermer dans les asiles. Tant qu’ils sont dans la période d’excitation, ces individus paraissent simple- ment avoir changé de caractère et avoir acquis momentanément une activité inaccoutumée. Ils s’occupent d’affaires, ils font des visites nombreuses, ils écrivent des lettres à des personnes qu’ils ne fréquentent pas habituellement ; ils ont un besoin de mouvement incessant ; ils dorment très peu, font des voyages ou des projets nombreux; ils remplissent avec une activité fébrile les devoirs de leur profession, ou bien ils entreprennent des affaires nouvelles qu’ils cherchent à mener de front avec leurs occupations habituelles; ils manifestent à tout propos une gaîté exagérée; ils se montrent intelligents, loquaces et même spirituels et quoiqu’il y ait toujours un grand désordre dans leurs actes et un certain décousu dans leurs discours, les personnes qui ne les connaissent pas de longue date ou qui ne les ont pas observées à d’autres époques ne peuvent pas juger de leur véritable situation mentale, tandis que la nature maladive de cet état n’échapperait pas à un observateur attentif et est quelquefois appréciée avec vérité par des membres de leur famille ou par ceux qui vivent habituellement avec eux… » (Falret, 1890).
Selon l’OMS, la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » alors que la santé mentale est cet « état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté » (2014). Ainsi, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu au sein de sa communauté ; et peut toucher différents domaines de la vie comme la pensée, les émotions, et les relations à l’altérité. (OMS, 2018).
Cette définition de l’OMS corrobore le premier sens de la santé mentale, la bonne santé. Voulant concilier ces deux pôles du concept de santé mentale, Agirc et Arrco notent en 2017 que :
« La notion de santé mentale désigne des phénomènes émotionnels comme le bien-être, la joie, la satisfaction, les ressources personnelles d’un individu comme la résilience, la capacité à faire face aux situations de la vie. Certains traits de personnalité comme l’optimisme et le sens de la cohérence complètent le tableau. La capacité d’une personne à mettre en œuvre l’ensemble de ces caractéristiques même face à l’adversité constitue le fondement d’une bonne santé mentale. Cette capacité est en permanence mise à l’épreuve par les événements de la vie et l’environnement dans lequel chacun évolue. Les troubles psychiques ou pathologies mentales qui sont à l’origine du handicap psychique représentent le pôle négatif de la définition de la santé mentale (2017) ».
C’est cette manière de voir la santé mentale sous les deux angles que nous retrouvons dans APA dictionary of psychology, qui définit la santé mentale (mental health) comme “a state of mind characterized by emotional well-being, good behavioral adjustment, relative freedom from anxiety and disabling symptoms, and a capacity to establish constructive relationships and cope with the ordinary demands and stresses of life” (Gary, 2015, p. 639).
Vue sous cet angle négatif, la santé mentale va faire intervenir différents concepts dont il est nécessaire de saisir le rapport entre tous. Repris par le grand dictionnaire de la psychologie, Sutter définie la santé mentale comme étant une « Aptitude du psychisme à fonctionner de façon harmonieuse, agréable, efficace et à faire face avec souplesse aux situations difficiles en étant capable de retrouver son équilibre » (Sutter, 1981cité par Bloch, Chemama, Dépret et al.,1999, p. 768). Le sens que le grand dictionnaire de la psychologie donne au concept de « santé mentale » est celui de l’OMS. Pour ce dictionnaire, la santé mentale fait partie du concept plus général de santé : « pleine jouissance du bien-être social, mental et physique et pas seulement absence de maladies ou de déficiences » (Bloch, Chemama, Dépret et al.,1999, p. 768). Pour ces auteurs, la notion d’adaptation au milieu a une grande importance dans cette définition, tout particulièrement pour le « bien-être mental » qui nous concerne ici. Celle-ci sous-tend en effet que l’individu en bonne santé mentale est celui qui vit en harmonie avec son entourage, donc bien inséré dans sa famille et dans la société (Sivadon et Dwon, 1979). Il doit jouir également d’un équilibre mental satisfaisant, étant donc capable de résoudre ses conflits à la fois à l’extérieur et à l’intérieur de lui-même et de résister aux diverses frustrations inévitables dans une vie avec les autres. Celui qui n’y parvient pas ne pourra pas jouir de cette bonne santé mentale puisqu’il risque d’ « exprimer ses conflits non résolus dans une névrose ou même de décompenser complètement et de perdre un contact normal avec la réalité en devenant psychotique » (Janisse, 1988).
Ayant intégré cette notion de la santé mentale et son importance vitale pour les individus et les sociétés en général, les sociétés occidentales se sont organisées pour développer des politiques d’hygiène mentale et de prévention des maladies psychiatriques. Ces politiques, qui peuvent être d’un coût économique important, nécessitent comme préalable de bien connaître les besoins en santé mentale à travers l’épidémiologie (Bloch, Chemama, Dépret et al.,1999). Les premières enquêtes épidémiologiques psychiatriques datent du début du XIXe siècle : A. Brigham aurait réalisé la première dans le Connecticut (États-Unis) en 1812 ; puis A. Halliday, en Grande-Bretagne, en 1828 ; P. R. Holst en 1852 en Norvège ; et E. Jarvis, dans le Massachusetts (États-Unis) en 1854. Ces études ont été suivies de beaucoup d’autres, qui toutes avaient en vue l’amélioration de l’assistance psychiatrique pour l’étendre à tous ceux qui pouvaient en avoir besoin et l’adapter à la réalité morbide ou pré-morbide mise ainsi en évidence. La connaissance de ces besoins permet d’atteindre les objectifs bien définis par H. Hafner en 1979 :
- assurer l’adéquate utilisation des organismes déjà existants ;
- programmer rationnellement de nouvelles structures de prévention ou de soins ;
- déterminer les priorités,
Ce qui demande non seulement une bonne connaissance des besoins mais aussi une évolution précise du degré d’urgence de chacun en fonction tant de la gravité des troubles et des risques de mortalité que de la charge qui incombe aux familles et à la communauté (P. E. Munoz dans Collectif, 1983).
Mais les politiques de santé mentale dépendront aussi de la définition de la nécessité d’assistance psychiatrique, qui est variable d’une nation, d’une culture et d’une époque à une autre. Cette expression d’une « nécessité perçue » par le sujet, ou par le groupe social où il est situé, est conditionnée, tant qualitativement que quantitativement, par des facteurs extra-médicaux (politiques, sociaux, culturels ou économiques) qui ont un caractère dynamique et changeant, par le propre fait de l’offre de services qui multiplie la demande.
Il n’y a donc pas de politique de santé mentale qui ne dépende des conditions politiques, économiques, culturelles et sociales ainsi que des attitudes mentales collectives vis-à-vis de la folie et des malades mentaux. Ce qui explique que ces politiques soient si différentes d’un pays à l’autre et qu’elles restent parfois bien illusoires. Malheureusement, le continent africain reste en retard sur tous les plans quant à l'abord de cette problématique (offre de formation, documentation des faits et des phénomènes par la recherche, qualité et accessibilité des interventions, visibilité du savoir et du savoir-faire africain, etc.). C’est dans cette approche et contexte que se situe le CAHIER-PSY qui se veut un outil de sensibilisation pour une politique de santé mentale préventive et curative.
Auteur : Honnête Nyandu KASALI